Plus verts, plus forts et moins chers : découvrez les matériaux de construction de demain

Des matériaux biosourcés plus respectueux de l’environnement

En France, le bâtiment génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre et représente 43 % de la consommation des matières premières du pays. Contraint de réduire son empreinte carbone par la réglementation environnementale 2020 (RE 2020), le secteur se tourne vers de nouveaux matériaux de construction, plus écologiques.

Le premier enjeu ? Limiter le recours au béton, grand émetteur de gaz à effet de serre. Pour le remplacer, les promoteurs redécouvrent le bois. Grâce à différentes techniques, comme le bois lamellé-croisé ou le bois stratifié, ce matériau naturel gagne en résistance et peut supporter des charges aussi lourdes que son rival.

Les économies d’énergie sont l’autre défi écologique des constructions du futur. Afin de réduire le chauffage en hiver et la climatisation en été, architectes et ingénieurs redoublent d’imagination. Certains misent sur la peinture ultra-blanche, à base de sulfate de baryum, pour refroidir un bâtiment en temps de canicule. D’autres remettent au goût du jour la laine animale, le chanvre et le lin pour optimiser l’isolation intérieure.

Construire des maisons avec des superpouvoirs

Les économies d’énergie ne sont pas les seuls superpouvoirs des nouveaux matériaux de construction. Dans le futur, les façades se répareront toutes seules. En Corée du Sud et aux États-Unis, les scientifiques ont conçu un béton qui a la capacité de colmater lui-même ses fissures. Des capsules contenant des polymères ou des bactéries sont ajoutées au béton. Elles sont activées lorsqu’une fente apparaît et qu’elles sont au contact de l’eau. Elles libèrent alors un polymère ou du calcaire qui comble la crevasse.

Les Allemands, eux, s’intéressent au bio plastique, un plastique obtenu à partir de déchets agricoles. Son pouvoir magique ? Absorber le CO₂ .Une start-up berlinoise a mis au point des panneaux à base de ce charbon pas comme les autres. Utilisés pour la première fois pour recouvrir la façade d’une concession automobile, ils devraient réussir à stocker 14 tonnes de carbone pendant leur cycle de vie. Sans jamais les relâcher.

La décoration d’intérieur est aussi concernée. Grâce aux fibres acryliques, la société américaine SensiTile a imaginé un revêtement qui réagit à la lumière et aux mouvements. Ses carreaux en terrazzo et ses mosaïques translucides scintillent et s’illuminent pour créer un décor évolutif.

Utiliser des matières moins chères

Si le carrelage lumineux reste pour le moment un produit de luxe, d’autres innovations aident à faire baisser la note.

Le bois transparent, utilisé pour les fenêtres et les baies vitrées, revient moins cher qu’un double vitrage traditionnel. Mis au point à partir d’une variété de sapin, cette alternative se révèle en outre plus écologique, plus solide et plus isolante que le verre. Bien choisir son isolant permet également de faire des économies. La paille ou la laine de chanvre proposent un rapport qualité-prix plus intéressant que la plupart des isolants synthétiques.

Le chanvre et la paille, tout comme le lin, sont largement cultivés en France. En optant pour ces matériaux de construction produits localement, les promoteurs économisent en plus sur les frais de transport et réduisent les délais de livraison.

Enfin, les nouveaux matériaux aident à travailler plus vite. Les maisons en bois par exemple sont mises hors d’eau et hors d’air en quelques semaines contre quatre à douze mois pour un pavillon classique. La toile de béton permet de réaliser certains travaux dix fois plus rapidement qu’en coulant le ciment sur place. À la clé, une livraison rapide des biens en vente en l’état de futur achèvement (VEFA), des coûts revus à la baisse et moins de nuisances pour les riverains.