14 décembre 2022
Au des engagements climatiques pris par la France, l’enjeu actuel est de construire des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Produire des logements ultra-performants d’un point de vue énergétique implique de revoir tout le processus de construction, du gros œuvre à l’isolation. Orientation du bâti, isolation thermique, emplacement des portes et des fenêtres… tout est soigneusement pensé pour permettre au bâtiment de conserver la chaleur plus efficacement.
Ces habitations auront des besoins en chauffage et en éclairage réduits par rapport à celles d’aujourd’hui, tout en offrant un confort optimal à ses occupants. Côté chauffage, l’objectif est d’abandonner progressivement les énergies fossiles. En 2025, les chaudières au gaz traditionnelles n’auront plus leur place dans les constructions neuves. Revenir au chauffage électrique ? Non ! Il est beaucoup trop cher à l’usage, et le réseau électrique ne permettrait pas de couvrir les besoins de tous les Français en période hivernale. Les pouvoirs publics comptent plutôt encourager le recours aux énergies renouvelables (pompe à chaleur, chaufferie biomasse…).
La RE2020 vise également à diminuer l’impact carbone des constructions. Les matériaux et techniques de construction employés influencent la quantité d’émissions de gaz à effet de serre. Le béton, par exemple, est responsable à lui seul de 7 % à 8 % des émissions de CO2 dans le monde. Trop polluant, celui-ci est voué à disparaître progressivement pour laisser la place à des matériaux bas-carbone, biosourcés ou recyclés. Les constructeurs resteront libres de choisir les matériaux et techniques de construction. Leur repère ? Un plafond d’émission de CO2 à ne pas dépasser.
Tenir uniquement compte de la phase de construction n’est pas suffisant. La production des matériaux et la démolition des bâtiments génèrent également des quantités importantes de CO2. Pour tendre vers des constructions décarbonées, il est donc nécessaire de prendre en considération l’intégralité du cycle de vie du bâtiment (estimé à 50 ans). Le traitement des déchets de construction, entre autres, devra se faire dans le respect des normes environnementales.
Certains constructeurs et promoteurs proposent depuis plusieurs années des constructions bas carbone. Woodeum par exemple oeuvre en ce sens depuis sa création en 2014, toutes les résidences qu'il commercialise sont labélisées BBCA.
Les futures constructions neuves devront être aussi agréables à vivre en été qu’en hiver. Afin de faire face aux épisodes de canicule de plus en plus fréquents (et intenses), la RE2020 a introduit la notion de « confort d’été », avec comme point de repère l’indicateur DH (degré heures). Son rôle ? Évaluer l’inconfort perçu par les occupants en comparant la température du logement avec une température de référence. Les seuils à ne pas dépasser dépendent de plusieurs paramètres parmi lesquels le type et la zone de construction, la présence ou non d’un système de climatisation… Ces derniers seront eux aussi revus. Finis les climatiseurs énergivores ! Place aux solutions bioclimatiques et naturelles pour refroidir l’habitation comme les vitrages à contrôle solaire, les volets et brise-soleil automatiques, les puits canadiens…
La RE2020 balaie large et entend bien révolutionner la manière de concevoir les bâtiments. Si sa philosophie ne fait plus débat, sa mise en œuvre exigera une certaine adaptation du côté des constructeurs. Pour les occupants, c’est la promesse de vivre dans un logement plus confortable en toutes saisons, moins énergivore et plus respectueux de l’environnement.
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